Avez-vous encore des machines sous Windows 10 dans votre parc informatique ? Après 10 années de bons et loyaux services, le système star de Microsoft tirera sa révérence le 14 octobre prochain. Quels impacts pour votre PME ? Et quels risques pour votre sécurité informatique ? Quelles sont les solutions qui s’offrent à vous ? Eléments de réponse.
Avec une base installée de près de 60% des postes de travail dans le monde, Windows 10 reste le système le plus utilisé sur le globe. Raison de plus pour Microsoft d’anticiper cette fin de carrière, qui a été annoncée 1 année à l’avance. Pour le géant du logiciel, il s’agit aussi de forcer le passage à Windows 11, qui n’a pas été aussi rapide qu’espéré. Et aussi de faire plaisir aux constructeurs de matériel, qui se frottent déjà les mains.
Un risque de piratage avéré
Commençons par le commencement : que signifie cet arrêt de Windows 10 ? Les postes sous cette version ne s’arrêteront évidemment pas de fonctionner du jour au lendemain. La fin de vie de ce produit correspond en fait à l’arrêt des mises à jour fournies par Microsoft. Et notamment des mises à jour de sécurité. Autrement dit : s’il y a des failles de sécurité, elles ne seront plus comblées.
Les plus optimistes diront qu’après 10 ans, il ne doit plus en rester beaucoup, des failles. Ca serait évidemment trop beau. Petit retour en arrière : en 2015, Microsoft avait mis fin aux mises à jour d’un autre de ses systèmes, Windows Server 2003. Cette antique version était encore utilisée à l’époque dans de nombreuses entreprises. Et il n’aura pas fallu attendre 1 semaine après la fin du support du produit, pour que des brèches de sécurité soient révélées et exploitées, forçant Microsoft à déroger à son propre cycle de vie.
Dans le jeu du chat et de la souris, les pirates adorent ces phases d’arrêt de support, propices à leurs activités
On imagine facilement que Windows 10, dont le modèle de sécurité est plus faible que celui de son successeur Windows 11, n’échappera pas à cette destinée. En fonction de l’ampleur des dégâts, Microsoft pourra décider de réagir. Ou pas. En tout état de cause, on imagine facilement que s’il existe des failles, elles ne seront plus révélées avant la date butoir. Histoire de pouvoir les exploiter le moment venu et de profiter d’un moment de flottement de la part de l’éditeur.
Un inventaire de Windows 10 nécessaire
Quoi que vous décidiez de faire, vous devrez donc commencer par évaluer l’ampleur de votre exposition. Ce qui passe inévitablement par un inventaire complet de vos machines. Ce listing ne se limitera pas au nombre de machines qui font tourner Windows 10. Mais aussi à savoir quelles sont celles qui sont compatibles avec Windows 11. Car la mise à niveau, si c’est le choix que vous opérez, n’est pas systématique. Les prérequis liés au matériel sont assez stricts avec ce système. Ce qui explique en partie sont adoption lente.
Dès son lancement, Windows 11 a imposé la présence, sur les machines qui le faisaient tourner, d’une puce appelée TPM 2.0 (Trusted Platform Module). Ce composant est notamment en charge du traitement d’informations de sécurité sur lesquelles Windows 11 se base pour se protéger. Sans cette puce, pas de mise à jour possible. D’autres facteurs matériels sont imposés, dans une moindre mesure, comme l’espace disque, mais aussi, et surtout, la mémoire disponible.
Car chaque saut de génération exige un matériel toujours plus puissant. Cela reste donc vrai pour le passage de Windows 10 à Windows 11, ce dernier n’étant vraiment confortable qu’avec 16GB de mémoire. Pour vous aider dans votre inventaire, Microsoft à mis au point un outil d’évaluation que vous pouvez faire tourner sur vos postes.
Mise à niveau matérielle
Pour les postes qui ne passeront pas la rampe, vous pourrez donc choisir de vivre dangereusement. Ou de mettre à niveau votre parc informatique. Sur les appareils disposant du fameux module TPM, un ajout de mémoire (s’il est possible) peut s’avérer une option bon marché. Pour les autres, un remplacement pur et simple de la machine s’imposera. En prenant les devants.
En effet, comme toujours dans ce genre de situation, et notamment s’agissant d’informatique, l’immobilisme est de mise. Jusqu’au moment où les utilisateurs se retrouvent au pied du mur. Ce qui pourrait être le cas en octobre prochain : non pas qu’une pénurie de matériel soit attendue, mais les PC ne sont pas seuls dans la chaîne. Il faut aussi compter sur le stock chez les distributeurs, l’acheminement, la disponibilité de votre prestataire IT pour faire la mise à niveau et transférer les données.
Remplacer un PC nécessite de le configurer et de déplacer des données. L’achat en tant que tel est l’étape la plus simple.
Le goulet d’étranglement est donc plus que probable à la rentrée prochaine, lorsque tout le monde aura reçu des notifications de fin de support sur son système. Il est donc nécessaire, voire vitale, de s’attaquer au sujet maintenant et d’anticiper. Voire de tirer bénéfice des quelques 6 mois à disposition pour aller un peu plus loin dans votre réflexion.
Vers un changement de modèle
Microsoft a tendance depuis plusieurs années à raccourcir le cycle de vie de ses produits. Car si nous parlons ici d’un passage à Windows 11, il faut savoir que Windows 12 est déjà dans les tuyaux. Et donc l’opération qui nous préoccupe ici pourrait se renouveler assez rapidement. Alors plutôt que de la subir, faites-en une opportunité de refonte complète de votre stratégie informatique. Comment ?
Commencez par privilégier une approche basée sur les usages et non pas sur le matériel. Comme nous le préconisons dans le cadre de notre modèle d’informatique hybride. Ce paradigme met en avant les besoins des utilisateurs, et permet de sélectionner le matériel en fonction. Avec une conséquence simple : si vous optez pour des laptops pour certains employés, vous devrez les remplacer plus souvent, du fait de leur moindre solidité. Et pour les tablettes, vous passerez sur Android ou iPadOS, ce qui vous évitera les mises à niveau Microsoft.
Mais cela ne s’arrête pas là. L’approche hybride vous permet de sélectionner des environnements virtuels – postes dédiés ou bureaux virtualisés – dont vous ne possédez pas le matériel, par définition. Avec un avantage de taille : la mise à niveau est possible en quelques clics, sans avoir à racheter la moindre pièce physique. Et donc sans investissement. Il s’agit probablement de la façon la plus simple de se maintenir à niveau. Pour Windows 10 comme pour les versions suivantes.
Emmanuel Dardaine
Venez faire le point avec nous sur votre parc informatique et son évolution. Contactez-nous pour une évaluation !