Bureau virtuel, poste de travail virtuel : quelle(s) différence(s) ?
Nous vantons régulièrement les mérites du poste de travail virtuel Cloud. Mais peut-être avez-vous aussi entendu parler de bureau virtuel. Ou d’autres termes approchants qui ont semé la confusion dans votre esprit. Quelles sont les différences ? Quel est le meilleur choix pour votre PME ? C’est ce que nous allons mettre en lumière dans cet article.
Pour commencer, posons quelques bases. Quelle que soit la technologie – poste ou bureau virtuel, nous parlons ici de la virtualisation de l’environnement de travail de l’utilisateur. Cela consiste à se connecter, à distance, sur un ordinateur qui n’est plus physiquement dans les locaux de votre société. Mais tourne dans un Cloud, public ou privé. Dans cet espace de travail virtuel, vos programmes s’exécutent. Et c’est de là que vous accédez à vos données.
Valse informatique à trois temps
Pour aider nos clients à appréhender ce type de solution, nous la représentons selon 3 niveaux : l’appareil, l’espace de travail, et les services et données. L’appareil est le dispositif physique qui vous permet de travailler : il dispose des périphériques le cas échéant – écran, clavier, souris, casque. Il s’agit classiquement d’un PC ou d’un Mac, mais peut tout aussi bien être une tablette ou un smartphone. La mobilité est passée par là.
L’espace de travail est l’ensemble des ressources informatiques qui font tourner vos programmes, et d’où vous accédez à vos services et données. Ca peut être votre appareil physique, mais ça peut être aussi un autre PC, qui tourne lui dans le Cloud. On parle alors de poste ou de bureau virtuel. Votre appareil physique n’est alors utilisé que pour vous connecter à ce deuxième espace, virtuel. Il s’agit généralement d’un environnement Windows, avec son menu Démarrer et ses icônes bien connues.
Le poste de travail virtuel et le bureau virtuel jouent les intermédiaires entre vos appareils, et les données et services d’entreprise
Ces trois niveaux sont isolés entre eux : l’appareil, l’espace de travail, et les services et données. Cette segmentation permet d’assurer une part de la sécurité, en restreignant les accès d’un niveau à l’autre. Le plus perspicaces auront remarqué qu’on peut se passer d’un poste virtuel, si l’appareil physique peut aussi servir d’espace de travail. L’intérêt réside justement dans le fait d’isoler l’espace de travail dans le Cloud et de ne pas avoir à gérer la sécurité de l’appareil.
Résumons. Vous utilisez un appareil pour vous connecter à un espace de travail, depuis lequel vous accédez aux données et aux services. Pour passer d’une couche à l’autre, vous devez franchir des sas de sécurité. L’espace de travail peut être un ordinateur virtuel qui tourne dans le Cloud, comme le résume le schéma ci-dessous. Maintenant que les présentations sont faites, regardons de plus près les caractéristiques de l’espace de travail virtualisé.
Des ressources, dédiées ou pas
Un poste de travail virtuel est l’équivalent d’un PC physique complet, mais dans le Cloud. Vous pourriez imaginer prendre votre ordinateur et le placer dans un datacenter protégé. Et vous y connecter à distance depuis votre appareil physique grâce à une technologie de prise de main à distance – Citrix ou Remote Desktop par exemple. Ce qu’il faut retenir, c’est que cet ordinateur virtuel est monolithique, comme votre PC physique : il dispose de son disque dur, de son processeur, et de sa mémoire. Ces ressources vous sont dédiées, et ne peuvent être utilisées que par vous. Que vous soyez connecté ou pas d’ailleurs.
A contrario, un bureau virtuel est un sous-ensemble de ressources d’une machine, plus puissante que votre seul PC, qui est exploitée de manière partagée. Processeur, mémoire et disque sont disponibles en quantité pour plusieurs espaces de travail, répartis entre les utilisateurs. Vous ne disposez pas, sur un bureau virtuel, de ressources dédiées. Et tout le monde se connecte sur la même machine.
Le poste de travail virtuel est dédié, quand le bureau virtuel fonctionne sur une infrastructure partagée
Osons une analogie. Le poste de travail virtuel est un bureau individuel, quand le bureau virtuel est un espace de coworking. Dans le premier cas, mobilier et surface sont mobilisés pour vous, que vous soyez sur place ou en télétravail. Dans le second cas, les places de travail sont partagées, et elles ne vous sont pas attribuées nominativement.
Le bureau virtuel, ou le coworking informatique
C’est là que réside la plus grosse différence entre ces deux modèles. Dans votre bureau individuel, personne d’autre que vous ne s’assied. Si bien que vous ne vous retrouverez jamais à l’étroit. Dans l’espace de coworking, vous serez amené à changer de place de travail. Et surtout, à vous serrer avec les voisins les jours de grosse affluence. Il faudra partager les ressources – bureaux, chaises, etc.
Vous l’aurez compris, le poste de travail virtuel vous assure d’avoir suffisamment de puissance en permanence pour vos tâches du quotidien. Sans que personne d’autre ne puisse les préempter. Il mobilise en revanche une machine unique pour vous, dont on sait qu’elle ne sera utilisée que partiellement dans la journée.
Les bureaux virtuels, eux, sont plus vertueux, en ce sens qu’il permettent de mutualiser les ressources. Et de jouer avec l’élasticité : ils sont déployés sur une batterie de serveurs, dont l’envergure varie en fonction de la demande des utilisateurs. Pendant les congés d’été, on utilisera moins de serveurs puisqu’une partie des employés ne travaille pas. Le prix à payer est de ne pas pouvoir garantir un niveau de puissance aux utilisateurs, même si des mécanismes de protection existent.
Complémentarité
Quel modèle choisir alors ? Il n’y a évidemment pas de réponse universelle. Sinon les deux modèles n’existeraient pas en parallèle. C’est le client qui dicte ses besoins. Et peut même décider de panacher les solutions. Les utilisateurs avancés recevront un poste de travail virtuel afin de ne pas être pénalisés par des baisses de puissance sporadiques. Les utilisateurs bureautiques simples profiteront, eux, d’un bureau virtuel qui permettra d’abaisser le coût par utilisateur.
Ce panachage peut même considérer une troisième voie : l’utilisation de vos appareils physiques comme espace de travail. C’est typiquement le cas des utilisateurs nomades, dotés de laptops. Ils accèdent aux données directement depuis leur ordinateur portable, sans passer par un espace de travail virtualisé. Le portable assure alors les deux fonctions : appareil et espace de travail. C’est typiquement ce que nous mettons en œuvre dans nos déploiements d’informatique hybride. Avec des contraintes supplémentaires en termes de sécurité. Mais ça, c’est une autre histoire.
Emmanuel Dardaine
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