On vous explique : l’informatique hybride
L’informatique dans les nuages a profondément modifié la façon dont les entreprises envisagent leur système IT. Pour autant, les appareils physiques – smartphones, laptops – sont toujours nécessaires dans certains cas d’usage. Pour éviter de devoir gérer deux infrastructures au lieu d’une, l’informatique hybride vient à votre secours. On vous explique comment.
Dans ce premier article d’une nouvelle série à caractère didactique, nous allons vous expliquer pourquoi basculer dans le Cloud n’est pas incompatible avec la conservation de certains appareils. Et surtout, comment l’évolution des technologies permet désormais de concilier les deux mondes sans devoir démultiplier les efforts. Car l’informatique hybride combine l’informatique dématérialisée à la demande et les appareils bien réels, en capitalisant sur des technologies et des outils communs.
Le Cloud vs. le monde physique
Mais commençons par le commencement. Vous connaissez notre attachement aux technologies Cloud que nous défendons et promouvons auprès de nos clients depuis maintenant plus de 6 années. Et ceci n’est pas près d’être remis en cause, car passé le phénomène de mode, le Cloud est là, et pour longtemps. La dématérialisation des infrastructures touche tous les secteurs informatiques, des serveurs les plus puissants aux postes de travail, et aux applications.
Pourtant, du côté des utilisateurs, il est toujours nécessaire de disposer d’appareils pour se connecter à sa session et exploiter ses données. Si les clients légers, tels que les thin clients ou encore les Chromebooks permettent de se connecter à un bureau distant, de nombreux cas d’usage nécessitent de disposer d’appareils lourds permettant de faire tourner des applications localement et d’accéder à ses données – fichiers, emails – sans se connecter à un bureau virtuel. Et la sécurisation d’une session virtuelle n’a rien à voir avec celle d’un laptop capable de stocker des données sur son disque dur : ce dernier est bien plus exposé.
Il est donc nécessaire que les services informatiques d’une entreprise soient accessibles aussi bien dans un environnement Cloud que sur des appareils physiques. Tout en garantissant un niveau de sécurité adéquat dans les deux cas, et en bénéficiant d’outils capables de gérer les différents scenarii d’usage. Car c’est là exactement que se trouve l’enjeu : même pour accéder à un bureau virtuel ou des données Cloud, il est nécessaire de disposer d’un appareil sous contrôle. Et ceci sans multiplier les plateformes de gestion, et les coûts qui vont avec.
Une gestion et une vision uniques
L’informatique hybride consiste donc à disposer d’outils qui fédèrent aussi bien les ressources dématérialisées du Cloud que les ressources physiques, et à les exploiter de manière indifférenciée. Elle permet de catégoriser les appareils, réels ou virtuels, d’en assurer le suivi et de les contrôler à distance, d’en définir l’exposition aux risques, et d’adapter les stratégies de protection en conséquence.
Pour les PME, déployer une informatique hybride nécessitait des investissements peu en rapport avec leur budget informatique, pour autant qu’elles en aient un. Et si des solutions existaient, elles nécessitaient encore de mettre en place des passerelles entre deux mondes encore cloisonnés. Un exemple ? Si vous disposiez d’une session virtuelle Citrix ou Amazon Workspaces, vous deviez synchroniser vos comptes et vos mots de passe chez Microsoft pour accéder à vos services et vos logiciels Office avec un semblant de compte unique.
Le géant de Redmond, présent dans tous les secteurs, était le mieux placé pour boucler la boucle
Oui mais voilà, Microsoft – encore lui ! – vient de jeter un pavé dans la marre avec Windows 365. Nous vous en avions parlé récemment, ce système de Cloud PC démocratise les bureaux virtuels en les rendant accessibles par le biais d’une simple souscription de licence mensuelle. Mais si ce service n’est pas réellement une innovation du point de vue de ses fonctionnalités – accès à distance d’un bureau, expérience Windows équivalente à un poste physique – il boucle la boucle de l’informatique hybride. Et c’est là toute sa force.
Le tour de force de Microsoft
En effet, Windows 365 est le seul poste virtuel à être autorisé à exécuter Windows 10 – et même Windows 11 depuis peu – dans le Cloud, là où d’autres (Amazon ou Citrix) doivent se contenter de systèmes d’exploitation basés sur des technologies serveur. Microsoft, en tant qu’éditeur de Windows, se réserve le droit de définir les règles du jeu quant aux conditions d’utilisation de ses produits. Si cela peut paraître abusif, il n’a jamais été interdit aux concurrents de créer leur propre système et de définir à leur tour leurs propres règles. Sans trop de surprise, ils ont préféré éviter de s’y casser les dents.
Quelle différence au final ? Elle est simple : le Cloud PC de Microsoft, et lui seul, exploite exactement les mêmes outils que les machines physiques, portables ou fixes. Que ce soit la liste des applications installées, les paramètres de sécurité des machines, le compte d’accès, les restrictions de sécurité, la couleur des boutons ou le fond d’écran, vous ne faites alors plus de différence entre Cloud et virtuel. Et comme ce principe s’appliquait déjà aussi aux postes fixes et aux smartphones Android ou Apple, son extension au Cloud PC constitue la dernière brique de l’édifice.
Pour les PME, les avantages sont multiples. Elles peuvent exploiter l’informatiques hybride, sans se soucier des éventuelles restrictions à utiliser un poste physique versus un poste virtuel. Elles peuvent donc choisir l’infrastructure qui s’adaptera le mieux à chaque usage, pour chacun de leurs employés. Mieux, le choix qu’elles effectuent ne remet pas en cause le niveau de sécurité de leurs données, puisque leur protection est globale et s’applique à tous les appareils, de manière homogène, et dans les deux mondes. Le tout pour une licence unique au coût modéré.
Ces efforts sont le résultat de développements importants consentis ces dernières années par Microsoft. Soyons clairs, ils ont été rendus possible par leur positionnement quasi-monopolistique sur le marché de l’informatique d’entreprise. Et par les bénéfices engrangés grâce au Cloud. Mais pour être honnête, le résultat est assez bluffant. Et peut justifier à lui seul les augmentations de tarifs du géant Américain, annoncées pour le 1er mars prochain. Si tout travail mérite salaire, celui-ci en particulier respecte l’adage.
Emmanuel Dardaine