Voici à quoi ressemble la dématérialisation informatique dans une PME

Dématérialisation

Avec la diffusion massive du Cloud, les PME ont accès à la dématérialisation de leur informatique. Et ne doivent finalement plus disposer que d’un accès Internet fiable et performant. Mais dans les faits, et sur site, comment cela se traduit-il ? Et pour quels avantages ? C’est ce que nous allons voir avec un cas client : Les Dépendances.

Pour les lecteurs assidus du blog Steel Blue, le nom des Dépendances n’est pas inconnu : il a fait l’objet d’articles précédents. Ce client est une sorte de porte-drapeau chez Steel Blue, à l’avant-garde de la dématérialisation informatique. Depuis 5 ans, cet importateur de fromages fins est engagé dans une démarche de réduction de l’empreinte de son informatique. A tel point qu’il n’héberge plus sur site que des équipements réseau et des terminaux passifs. Et voici comment il est en est arrivé là.

La dématérialisation : une histoire de choix

Tout a commencé lors du renouvellement de son parc de serveurs : les machines arrivées en fin de vie devaient être remplacées. La question de l’achat physique de machines s’est rapidement opposée à l’option de serveurs Cloud. Et c’est finalement cette dernière alternative qui s’est imposée. Pour Les Dépendances, il s’agissait du premier pas dans la voie de l’informatique à la demande. Celle qui permet de consommer des ressources IT en fonction des besoins et de l’activité. En bon anglais, on parle d’informatique « pay-as-you-go ».

Parmi les avantages principaux, le client est débarrassé des investissements informatiques massifs, aussi bien pour le matériel que les licences. Il ne paie plus que mensuellement, en fonction des ressources réellement utilisées. Au niveau des coûts, la connexion Internet et les frais d’hébergement sont également inclus. Pour un serveur consommant quelques centaines de watts en continu, cela peut représenter des frais non-négligeables sur le coût total de possession de la machine.

Outre l’alimentation des machines, les coûts d’exploitation sont bien moindres dans un Cloud public

Une fois passée cette première étape, qui a aussi eu le mérite de dispenser le client de pannes matérielles, Les Dépendances s’est attaqué aux postes clients. Dans ce secteur aussi, la virtualisation et la dématérialisation ont fait des progrès fulgurants. A tel point que même les entreprises de taille moyenne à grande ont délaissé leurs propres serveurs de sessions virtuelles pour se tourner vers des services en ligne, opérés et gérés par d’autres. Le modèle Desktop-as-a-Service les à conquises.

Pour Les Dépendances, la virtualisation des postes s’est appuyée sur Amazon Web Services, et le service de poste virtuel Workspaces. Fiable et flexible, cette solution a permis d’industrialiser la configuration des ordinateurs sans avoir à déployer une usine à gaz digne d’une multinationale. Et, chose importante, sans devoir sacrifier l’intégration dans des environnements complexes. Car un importateur de fromage doit pouvoir gérer balances et étiquettes avec des appareils externes qui sortent parfois de l’ordinaire. Là encore, rien d’impossible malgré la virtualisation.

La minimum matériel pour travailler

Reste que les utilisateurs doivent se connecter sur ces postes virtuels distants grâce à appareils, bien physiques, eux. Il reste donc un peu de matériel à acquérir. Cet investissement peut être limité si le client fait le choix de terminaux légers (thin clients), peu énergivores, particulièrement fiables et ne nécessitant quasiment pas d’entretien. Les Dépendances s’est tourné vers la gamme de terminaux Dell Wyse : avec une consommation de 9W et une durée de vie moyenne de 7 ans, leur amortissement revient à CHF 5.- par mois et par appareil. Quant aux écrans, la virtualisation ou pas du parc n’y change rien : il s’agit d’un poste de dépense incompressible.

Alors que reste-t-il une fois que tout est parti dans le Cloud ? Pas grand-chose à vrai dire. Evidemment, quelques appareils réseau : firewall, switches, antennes WiFi. Finalement, tout ce qui touche à la connexion au réseau et à Internet. On n’échappera pas non plus aux imprimantes. Autrement dit, vous devrez garder tout ce qui ne peut pas être dématérialisé. Visuellement, l’effet est assez saisissant, puisqu’une armoire informatique initialement bien remplie finit par ne plus contenir que quelques éléments d’infrastructure. Pour les Dépendances, cela ressemble concrètement à ça :

rack-vide-les-dependances

Les plus perspicaces auront remarqué que les câbles et les prises réseau prennent finalement le plus de place. Le succès d’une opération de dématérialisation peut probablement se mesurer aussi à ce critère : l’infrastructure passive prend rapidement le pas sur les éléments actifs. Le réseau des Dépendances sert ici une quinzaine d’utilisateurs informatiques, et se repose sur 8 serveurs, que vous ne verrez donc pas à l’image. Et personne ne s’en plaint, en tout cas pas chez le client.

La dématérialisation n’est donc plus réservée aux mastodontes. Bien au contraire, les PME peuvent aussi bénéficier de ses avantages, via un Cloud public digne de ce nom. Avec à la clé : performance, fiabilité, flexibilité, et coûts contrôlés. Et le choix est maintenant plus vaste, puisque Microsoft est entrée dans la danse il y a quelques mois. Renforçant la concurrence et donc les alternatives pour vos PME. Il ne vous reste donc plus qu’à dire gentiment au revoir à vos bonnes vieilles machines. Pas évident de prime abord, mais probablement inévitable dans les années à venir.

Emmanuel Dardaine

emmanuel dardaine expert cloud