Vous êtes perdu dans la jungle du Cloud ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul. Le développement rapide des offres et produits ces dernières années n’aide pas. Ni la guerre marketing qui va avec. Alors, pour en comprendre le B-A-BA, mais sans s’épuiser, voici quelques termes Cloud pour PME, et leur cas d’utilisation. Histoire de bien commencer 2021.
Pas facile de se repérer dans le dédale du Cloud. Les usages divers et variés, les technologies, et les acronymes en cascade ont vite fait de vous perdre. On vous comprend : même pour nous, dont l’informatique est le métier, il nous faut rester à l’affût en permanence pour pouvoir conseiller nos clients. Alors, plutôt que de vous proposer un glossaire complet du Cloud, nous vous proposons de parcourir les grands noms et produits du marché pour vous éclairer. Avec un cas d’usage à chaque fois.
Microsoft 365
Cas d’usage : probablement tous les jours, et pour tout le monde !
A tout seigneur, tout honneur, commençons par la star de Microsoft. Ou plutôt les stars. Cet héritier d’Office 365 – ne prononcez plus ce nom, cela n’existe officiellement plus – est en fait une collection de poupées russes. Pour les PME, il s’agit d’une combinaison de licences (la suite Office), de services en ligne (messagerie Exchange, stockage de fichiers OneDrive et SharePoint, système de visio-conférence Teams), et de protection des appareils.
Ces 3 volets peuvent être souscrits séparément ou sous forme de paquet. Si les petites entreprises ont choisi initialement Microsoft 365 pour renouveler leur parc de licences Office, elles ont rapidement étendu leur usage aux services en ligne. Au point que Microsoft a réussi le tour de force de recréer un nouveau monopole dans les services, après avoir imposé Windows et Office dans le monde entier. Force est de constater que les services en ligne, accessibles depuis un simple navigateur sans le moindre logiciel, sont désormais d’une maturité impressionnante. Et que la concurrence est toujours inexistante.
Poste de travail virtuel
Cas d’usage : travailler en tout sécurité depuis le bureau comme la maison
Une poste de travail virtuel est un ordinateur, qui ne se trouve simplement pas sur votre bureau mais dans le Cloud. Vous vous y connectez à distance à travers Internet. Il vous faut donc une autre machine, physique celle-ci, pour y accéder. Pourquoi alors avoir deux machines au lieu d’une ? Pour tout un tas de bonnes raisons.
A commencer par la fiabilité. Le poste virtuel est réellement incassable car il repose sur du matériel serveur, bien plus solide que la meilleure machine de bureau. Surtout, il permet de centraliser votre informatique, et de ne plus avoir à faire transiter de données jusqu’à vous. Avec une porte d’entrée bien surveillée, la sécurité est ultime. Les appareils physiques utilisés pour la connexion deviennent simplissimes : un système d’exploitation, une application, et le tour est joué. La gestion de votre parc de machine est réduite à sa plus simple expression. Ses coûts aussi, puisque de simples terminaux Dell peuvent être utilisés, et même le PC de la maison. Vous l’aurez compris, le poste virtuel est le roi du télétravail.
Stockage de fichiers Cloud
Cas d’usage : remplacer votre serveur de fichiers ou votre NAS
Qu’il s’agisse de OneDrive, de Workdocs, de Dropbox Business ou de SharePoint, le principe est le même : déplacer vos fichiers dans le Cloud et les rendre accessibles partout, tout le temps. Surtout, vous pouvez les ouvrir depuis un simple navigateur, et les emporter avec vous sur votre smartphone. Evidemment, il ne s’agit pas de copier ces fichiers sur tous vos appareils : le mode « Cloud only » devient la règle. Il consiste à rendre visibles vos fichiers dans votre arborescence et ne les télécharger qu’au moment où vous en avez besoin. Avec la possibilité de les copier localement pour de bon, histoire de pouvoir travailler hors ligne.
Est-ce que le stockage Cloud est adapté à tous les usages ? Probablement pas : les fichiers très lourds s’accommodent mal d’un accès à distance permanent. Ingénieurs et architectes savent de quoi on parle. Mais de nombreux avantages viennent contrebalancer ces désagréments. En premier lieu, le partage des fichiers, qui prend une autre dimension. En quelques clics, vous définissez qui, comment, et quand. Et vous mettez fin au transfert de données via l’email. Surtout, le stockage Cloud permet le travail collaboratif : édition d’un fichier à plusieurs et suivi des modifications en ligne, tout cela sans que vos fichiers ne quittent votre espace Cloud sécurisé.
Serveur Cloud, IaaS
Cas d’usage : remplacer votre vieux serveur physique
Derrière le terme barbare IaaS (Infrastructure as a Service) se cache la possibilité de louer du matériel virtuel dans le Cloud, à la demande. Autrement dit, au lieu d’acheter un nouveau serveur et de l’installer chez vous, vous en louez un dans le Cloud, que vous payez mensuellement. Et vous y accédez via Internet ou une liaison sécurisée. Ce mode de consommation informatique fait toute l’essence du Cloud, et n’est pas limité aux serveurs : vous pouvez aussi louer une base de données, ou des équipements réseau. Le principe reste le même.
Quel intérêt ? Pour commencer, la flexibilité, ou le droit de se tromper. Si votre machine est trop ou pas assez puissante, vous pouvez la changer. Essayez donc de faire la même chose avec votre Dell ou HP flambant neuf… Idem si finalement le service ne vous convient pas : rendez la machine et arrêtez de payer. Ensuite, la fiabilité est sans égal, et vous disposez de mécanismes de sécurité intégrés : les données sont redondantes par défaut, les serveurs virtuels disponibles à 99.95%, et les disques de votre machine cryptés. Et, miracle du Cloud, vous faites des économies. Un serveur Cloud nécessite moins de travail à l’installation, ne requiert pas d’investissement initial et sa location comprend la consommation électrique et la connexion Internet. A tel point qu’au bout de trois ans, vous pouvez espérer économiser 25%.
On aurait pu encore parler de réseau d’entreprise géré depuis le Cloud, de sauvegarde de données dans le nuage ou de plan de reprise d’activité. Les sujets ne manquent pas. Mais pour mieux cibler votre besoin, rien de tel qu’une petite discussion à bâtons rompus autour d’un café, ou d’une visioconférence. Peu importe en fait, c’est vous qui fixez le tempo de l’adoption du Cloud dans votre PME. Et surtout, qui décidez comment et quand vous souhaitez défricher le terrain.
Emmanuel Dardaine