Comme bien des sociétés suisses romandes, vous avez largement augmenté l’usage du télétravail ces derniers mois. Si les premières semaines ont donné lieu à quelques improvisations, il est maintenant bien installé dans les habitudes des collaborateurs. Et pourtant, quelques points font encore parfois défaut. Inventaire de ces fondamentaux à respecter.

Le temps aidant, nous passons tous de plus en plus de temps à travailler sur des fichiers et des applications à distance, ou en visio-conférence. S’il a fallu nous habituer, contraints ou forcés, à de nouveaux outils, la transition s’est faite progressivement et finalement sans trop de heurts. Mais c’était en ignorant parfois quelques briques de base nécessaires à un travail confortable.

La connexion Internet, l’épine dorsale du télétravail

A commencer par la connexion Internet. Cela peut paraître trivial, car tout le monde en dispose. Mais ce sont les flux de données qu’elle doit supporter qui sont complètement modifiés par le télétravail. Jusqu’à maintenant, le transfert des données s’effectuait majoritairement dans le sens du téléchargement – c’est-à-dire depuis Internet vers votre domicile. Et rarement avec des contraintes de qualité fortes.

En effet, surfer sur Internet ou regarder une vidéo en streaming ne sont pas très contraignants. Dans le cas des pages Web, nous sommes habitués à attendre que le navigateur se remplisse, une fois le lien cliqué. Et dans le second cas, différentes technologies permettent de masquer une connexion peu stable, comme par exemple l’adaptation de la résolution aux conditions réseau, et la mise en mémoire tampon de quelques secondes de vidéo.

Mettre à niveau sa connexion, en passant idéalement sur la fibre, s’imposera naturellement

Oui, mais voilà : réaliser une conférence audio ou vidéo se rapproche de la diffusion en temps réel. Il est par conséquent impossible de mettre en cache une partie de la conversation, sous peine de souffrir d’un décalage rendant l’échange insupportable. De même, les connexions Internet résidentielles sont encore largement asymétriques, même si la fibre optique se démocratise. Ce qui signifie que le téléversement de données – depuis le foyer vers Internet – est encore bien plus faible que le téléchargement. Et constitue un goulet d’étranglement.

Quelles solutions adopter dans ce cas ? En premier lieu, ne pas hésiter à augmenter le débit de votre connexion, pour disposer de suffisamment de bande passante en téléversement. Et si possible, passer sur une fibre optique, car ces connexions sont de plus en plus systématiquement symétriques. Le must ? disposer d’un réseau résidentiel supportant la qualité de service, et assurer que les données prioritaires passent en premier, afin de réduire délai et latence. Et si possible, se connecter via un câble plutôt qu’en WiFi.

Le son et l’image. Mais surtout le son.

Autre écueil souvent constaté : la qualité sonore. Nos chers ordinateurs sont maintenant tous équipés d’un micro et de haut-parleurs. Si certaines machines haut de gamme s’en remettent à des spécialistes de l’audio – Bose ou Harman Kardon pour ne citer qu’eux – l’ordinateur lambda dispose d’équipements audio… lambda ! Avec à la clé des conditions de capture et de restitution du son médiocres.

Qui n’a en effet jamais eu à subir lors d’un appel vidéo les bruits d’objets qui choquent un bureau ou une table ? Ou le son qui n’est plus capté lorsque la personne n’est plus exactement en face de son écran ? La physique a ses limites, et malgré les avancées technologiques, le budget d’un ordinateur n’est pas compatible avec le coût des équipements les plus performants. Dans les faits, soit les micros sont suffisamment sensibles pour justement éviter les coupures de son, mais retransmettent absolument tout. Ou alors, ils sont très directifs, mais ne tolèrent pas les mouvements.

La réponse à cette situation ? Un bon (vieux) casque. Posé sur la tête, il en suit les mouvements, et le micro reste à distance et position fixes par rapport à la bouche. Une distance d’ailleurs relativement courte, ce qui permet d’en réduire la sensibilité et de filtrer les bruits ambiants. Alors oui, ça n’est pas forcément très esthétique ou confortable. Mais c’est le plus efficace, et vos interlocuteurs vous en sauront gré. Privilégiez donc un casque haut de gamme, filaire ou Bluetooth. Et bannissez les écouteurs de téléphone, trop éloignés et trop sensibles aux frottements.

Pour la vidéo, une Webcam suffira. Et bonne nouvelle : tout le monde en a une dans la poche.

Côté vidéo, tout le monde dispose d’un Webcam hautes performances. Absolument tout le monde. Elle se cache dans votre poche : il s’agit de la caméra frontale de votre smartphone. Le développement des mobiles et leur cycle de remplacement court vous garantissent de disposer d’un appareil toujours plus performant qu’une caméra additionnelle, ou que celle embarquée généralement dans les ordinateurs (pour les mêmes contraintes de coût que les équipements audio). Et elle est toujours à jour.

Le bon attelage, c’est donc un micro-casque sans fil performant connecté à votre smartphone, d’où vous captez son et vidéo. Les plus perspicaces feront remarquer qu’il n’est pas évident de suivre une séance sur un smartphone, notamment si des documents sont présentés à l’écran. C’est juste. Et c’est bien pour cela que les solutions de visio-conférence supportent de mieux en mieux l’accès simultané via plusieurs appareils. C’est notamment le cas de Microsoft Teams, qui a récemment fait des progrès remarquables en la matière.

Le dernier maillon (mais pas le plus faible)

Les outils, parlons-en. Et Teams notamment. Si Zoom a fait une percée spectaculaire ces derniers mois, elle était due d’une part à la gratuité, et d’autre part aux fonctions avancées qu’il fournissait. Ce qui a eu pour effet de booster la concurrence et de secouer un peu Microsoft. Le développement a été acharné depuis le début de l’année, et de nombreuses mises à jour ont permis à Microsoft de rattraper son retard. Citons pêlemêle : une bien meilleure gestion des connexions multi-appareils, les enregistrements dans le Cloud, l’augmentation du nombre de vidéos simultanées en mode mosaïque.

En quelques mois, Microsoft a comblé une partie de son retard. Tout en prenant de l’avance grâce à un écosystème complet.

Mais là ou Teams prend une longueur d’avance, c’est évidemment avec l’intégration du reste des outils Microsoft. Le stockage des dossiers et fichiers se fait désormais au travers de Teams pour le travail d’équipe. Et surtout, les outils tiers sont accessibles sans changer d’interface : vous pouvez ainsi ouvrir et modifier vos fichiers Word ou Excel directement depuis Teams. Et même remplacer depuis quelques mois votre central téléphonique, grâce au support des appels entrants.

Car le télétravail, ça n’est pas juste le travail à distance. Un outil comme Teams, s’il est le support idéal pour faire « la même chose mais de loin », est surtout un accélérateur de transformation des méthodes de travail. Là où Outlook était hier votre outil principal, demain ça sera Teams. Avec une bien meilleure intégration des différents médias : fichiers, conversations, conférences, appels, tâches, j’en passe. Microsoft ne cache d’ailleurs pas ses ambitions, qui visent à supprimer la messagerie des flux de travail des entreprises. Certaines s‘y sont d’ailleurs déjà mises, avec plus ou moins de succès.

La transition n’est en effet pas évidente, et pour forcer le mouvement, il est en général préférable d’adopter une stratégie big-bang, visant à passer du tout au tout. Et accepter pendant quelques temps que le bateau tangue un peu. Pour mieux repartir. Sans aller jusque-là, je vous invite à découvrir les fonctions avancées qui vous permettront de tirer avantage de vos outils de collaboration. Appuyés sur une connexion performante, et des périphériques qui le sont tout autant, on s’est compris.

Emmanuel Dardaine

emmanuel dardaine expert cloud

La pandémie de Covid-19 aura mis sur le devant de la scène les outils de télétravail. Parmi eux, Teams, l’outil collaboratif du géant Microsoft. Qui franchit une nouvelle étape en intégrant la téléphonie fixe, et en permettant de centraliser tous les appels d’entreprise, entrants et sortants. Le bon moment pour faire le point sur cette technologie.

Teams, vous le connaissez peut-être. Ou en tout cas, vous y avez été confronté lors d’une des visioconférences dont l’usage a explosé depuis début 2020. Intégré à Microsoft 365, il permet la collaboration audio ou vidéo et le partage d’écran, et facilite le travail d’équipe et la gestion de projets.

La possibilité de passer des appels téléphoniques via Teams n’est pas nouvelle. Quelques opérateurs présents en Romandie proposent ce service depuis plusieurs mois.  Mais la nouveauté vient maintenant de la possibilité de souscrire numéros et forfaits d’appel directement depuis Microsoft, qui devient alors votre opérateur téléphonique fixe. Probablement le bon moment pour faire le tour de cette solution.

Des forfaits encore flous

Si, lors de la mise à disposition du service le 1er octobre dernier, seul le plus petit des forfaits était disponible, plusieurs paliers sont désormais disponibles. Ils vous laissent la possibilité d’opter pour des appels nationaux uniquement, ou des appels nationaux et internationaux. Mais tout n’est malheureusement pas aussi clair, ou simple, c’est au choix.

A y regarder de près, utiliser Teams pour remplacer son central téléphonique virtuel coûte… le prix d’un central téléphonique virtuel !

Alors que la documentation Microsoft en ligne fait référence à 4 tarifs – 120, 240 et 1200 minutes d’appels nationaux, et un plan d’appels internationaux, le système de commande ne donne accès qu’à 3 options. Et on ne retrouve pas les volumes de minutes mentionnés par Microsoft. Il n’est pas non plus indiqué clairement si les appels vers les mobiles sont inclus. A 5 centimes la minute pour le plus petit forfait, on peut en douter.

Il est donc urgent d’attendre un peu plus de transparence de la part de Microsoft sur ses tarifs. Ou de s’en remettre à un opérateur national pour le paiement de ses communications. On ne s’improvise pas opérateur téléphonique. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux en Suisse à fournir une interconnexion Teams : citons VTX, Sunrise ou encore PeoplePhone.

Coûts : les poupées russes

Mais vos dépenses ne s’arrêteront pas là. En plus des communications, vous devrez tout d’abord disposer d’une licence Teams. Petit rappel : Microsoft 365 Business Premium, le bestseller pour les PME, vous fournit un paquet de services et licences complet pour CHF 19.70, et inclut Teams. Si vous en disposez déjà, il n’y a donc pas de surcoût à supporter de ce côté-là. Mais vous devrez rajouter tout de même une autre licence Microsoft.

L’intégration de la téléphonie dans Teams constitue un plus indéniable pour la gestion au quotidien. Mais des progrès sont encore nécessaires.

Il en va en effet autrement de l’accès au service : ajoutez un abonnement mensuel « Phone System » à CHF 7.90 pour chaque utilisateur, et un forfait de communications simultanées – pour l’interconnexion avec Microsoft – si vous passez par un opérateur tiers. Si on exclut la licence Microsoft 365, comptez tout de même plus de cent francs par mois pour 10 utilisateurs, communications non-comprises.

A y regarder de près, ces coûts se rapprochent évidemment de ceux d’un central téléphonique virtuel, tel qu’il en existe maintenant depuis plusieurs années. Les opérateurs ou Microsoft ne souhaitent probablement pas se tirer une balle dans le pied. Alors quel est l’intérêt du système ? La réponse se trouve probablement dans les fonctionnalités et l’intégration.

Fonctionnalités : réalité et perspectives

En effet, disposer d’un système complet de communications unifiées (téléphonie, chat, audioconférence, visioconférence, partage d’écran), disponible sur tous ses appareils sans rien rajouter est un vrai plus, que ce soit pour mettre en place les comptes ou les supprimer, ou pour la gestion quotidienne. Tout comme la possibilité de gérer les appels entrants sur la base de groupes d’utilisateurs Microsoft 365 existants. Microsoft pousse le curseur de l’intégration d’un cran.

La montée en puissance de Microsoft dans la téléphonie est inéluctable.

Et pour aller encore plus loin, le géant du logiciel a annoncé la compatibilité de son système avec SIP, le protocole de facto pour la téléphonie par Internet, elle-même devenue un standard. Vous pourrez ainsi conserver vos appareils VoIP pour recevoir ou émettre vos appels téléphoniques, tout en migrant progressivement vers des applications sur PC ou smartphone.

Mais pour autant, le tableau n’est pas complètement rose, loin s’en faut. Tout d’abord, la configuration initiale n’est pas vraiment aisée. Alors que Microsoft s’est fait le spécialiste des interfaces « Playskool », simples à utiliser, la téléphonie Teams nécessite encore de passer par des lignes de commande anachroniques. On a du mal à imaginer un déploiement en masse avec de tels outils.

Microsoft Teams monte en puissance

Le portage des numéros existants directement chez Microsoft n’est pas non plus très clair. Pas plus que la réservation de nouveaux numéros. Là encore, il vaudra mieux s’en remettre à un opérateur local. Les fonctions de distribution des appels entrants nécessitent quant à elles un temps d’adaptation pour les appréhender, et si on note l’effort du géant de Redmond pour les rendre compréhensibles, elles mettent parfois plusieurs heures pour prendre effet. Déroutant.

La gestion des appels sortants n’est pas non plus exempte de reproche, et les opérateurs marquent encore des points en la matière. Masquer son numéro avec celui de la centrale n’est pas disponible de facto par exemple.

Si les fonctions de base sont assurées, le système nécessite donc encore un peu de mise au point. Tout le monde aura toutefois noté la montée en puissance de Microsoft en la matière. Et personne ne doute de leur capacité à progresser continuellement selon la méthode qui fait désormais référence : l’amélioration continue des logiciels et services. La percée de Teams sur ce marché semble alors inéluctable.

Emmanuel Dardaine

emmanuel dardaine expert cloud

FIDES, la Fondation Immobilière pour le Développement des Entreprises Sociales, est une émanation de la Fondation Hans Wilsdorf. Sa mission : mutualiser les moyens d’institutions sociales du canton de Genève. Et, dans un contexte de raréfaction des ressources, pouvoir en affecter une plus grande part aux bénéficiaires. Récit d’un projet (plus que) novateur. 

Créée en 2017, FIDES, au travers du projet Tourbillon, permet à des organisations comme Croix-Rouge genevoise, Partage ou Pro Juventute Genève, de mettre en commun leurs ressources pour faire face à des financements toujours plus délicats. Parmi elles : deux bâtiments du campus Tourbillon à Plan-les-Ouates – d’où le nom du projet. C’est là que les 10 organisations sociales participant au programme s’installeront dès 2021. 

Mais l’étendue de ce projet de mutualisation ne s’arrêt pas là : il touche en effet l’entier des moyens techniques. Un exemple : un restaurant sera exploité sur l’attique d’un des deux bâtiments, et une laverie ultra-moderne sera partagée par 3 institutions, avec des capacités de traitement inédites. Les technologies de l’information ne sont évidemment pas en reste, et c’est là précisément que la collaboration entre FIDES et Steel Blue prend tout son sens. 

Un défi innovant

Car  si des coopérations existent dans le domaine social, elles n’avaient jamais concerné les systèmes d’information, qui représentent pourtant un budget important. Steel Blue accompagne donc depuis 2018 FIDES et les 9 participants sur ce chemin de la mutualisation de l’informatique et des télécommunications. Avec un périmètre très large, s’étendant des connexions Internet aux applications métier (ERP) en passant par la téléphonie et les impressions. 

« Jamais un tel projet de mutualisation, avec un spectre aussi large, n’avait été lancé sur Genève. C’est inédit sur le canton. Les parties prenantes au projet se côtoient, et partagent de nombreuses problématiques IT. Mais elles n’avaient jamais réussi à les adresser ensemble, à cette échelle. C’est là que réside une des réussites du projet Tourbillon. »
Pierre-Yves Tapponnier, Directeur de FIDES 

Et le périmètre ne s’arrête pas aux portes du campus, puisqu’une part seulement des collaborateurs des institutions s’installera dans les nouveaux bâtiments. Les lieux de vie et d’accueil de Clair Bois ou d’Ensemble, pour ne citer qu’eux, ne seront pas transférés. Mais ils seront bien évidemment affectés par les changements futurs. 

Le choix commun : une première dans le monde social à Genève

Ainsi, tous les emplacements exploités seront, par exemple, connectés à Internet par un seul fournisseur, et bénéficieront d’un système de téléphonie fixe unique. L’effet de volume a en effet pu être pleinement exploité au travers d’appels d’offre globaux. Et le choix de chacun des prestataires résulte de la mise en commun des critères de choix et, finalement, d’une décision consensuelle. Tout simplement du jamais vu. 

« Si l’objectif de mutualisation des moyens était clair, le chemin pour y parvenir l’était moins. Steel Blue nous a ouvert des perspectives en matière de technologies de l’information. Grâce à une approche structurée et un champ d’expertise large, les institutions ont pu mesurer les options qui s’offraient à elles, et prendre leurs décisions en connaissance de cause. »
Pierre-Yves Tapponnier, Directeur de FIDES 

Mais la mutualisation seule n’est pas l’unique objectif. Les participants au projet Tourbillon profitent également de ce changement et de l’effet de masse pour moderniser radicalement leurs infrastructures. L’expertise de Steel Blue dans le domaine du Cloud et de la dématérialisation a permis de présenter aux institutions, seuls décideurs, un panel de solutions le plus large possible. Et notamment de les guider vers des changements radicaux. 

Objectif : modernisation

Ainsi, des appels d’offre successifs ont été émis, notamment pour la téléphonie fixe ou les postes de travail. Le but ? Externaliser, virtualiser et dématérialiser les infrastructures IT. Et bénéficier d’une flexibilité bienvenue alors que les bailleurs de fonds se font plus rares et plus prudents. Centraux téléphoniques et bureaux virtuels ont ainsi d’ores et déjà été sélectionnés pour plusieurs centaines d’utilisateurs. 

Les chantiers restent encore nombreux, et les institutions auront à nouveau des choix importants à faire avant de prendre leurs quartiers à Plan-les-Ouates courant 2021. Au programme : impressions, applications métier et collaboration. Mais avec les bases déjà posées, les processus sont maintenant rodés, et le train est bel et bien en marche. Cette révolution-là ne s’arrêtera plus.

Emmanuel Dardaine

emmanuel dardaine expert cloud